Prix d'un désamiantage de toiture : tout ce qu'il faut savoir

Le prix pour un désamiantage de toiture varie généralement entre 30 et 90 € par m², mais peut grimper jusqu'à 200 € par m² si la toiture est en mauvais état. À cela s'ajoutent des frais pour le diagnostic amiante, le confinement et l'enlèvement des déchets, ainsi que la pose d'une nouvelle couverture. Bien qu'il s'agisse d'un investissement conséquent, le désamiantage est parfois obligatoire. La rédaction vous dit tout ce qu'il y a à savoir.

Quel prix pour le désamiantage d'une toiture ?

Le prix d'un désamiantage de toiture dépend de plusieurs critères : la surface à désamianter, l'accessibilité de la toiture et surtout l'état de l'amiante. En général, il faut compter entre 30 et 90 € par m² pour un désamiantage de toiture en bon état, c'est-à-dire pour le retrait de la couverture amiantée. Cependant, il est important de prendre en compte les autres frais nécessaires à toute opération de désamiantage de toit. Voici un tableau récapitulatif des différentes étapes et leurs coûts associés :

👉 Le désamiantage peut parfois dépasser le coût de la pose d'une nouvelle toiture, voire devenir nettement plus onéreux, jusqu'à 200 €/m2. Cela s'explique par la complexité de l'opération, qui demande une préparation minutieuse et inclut des frais fixes incompressibles. Si la toiture amiantée est en mauvais état, les risques augmentent considérablement, nécessitant des mesures de sécurité renforcées. Ces précautions supplémentaires peuvent faire grimper la facture de manière significative.

Diagnostic amiante

Avant tout chantier de désamiantage, il est obligatoire de faire réaliser un diagnostic amiante. Ce diagnostic consiste à analyser la toiture et à déterminer la présence et la concentration de fibres d’amiante. Le diagnostic amiante est indispensable pour définir la nature du support et le degré de dangerosité des matériaux. Il coûte généralement entre 100 et 300 €, selon la surface à inspecter et la complexité de l’analyse. Ce diagnostic est souvent le premier pas avant d’obtenir un devis de désamiantage précis.

Confinement de la toiture

Une fois le diagnostic effectué et l’amiante détectée, la première étape des travaux est le confinement de la toiture. Cette opération vise à empêcher la prolifération des fibres d’amiante pendant les travaux, en scellant hermétiquement la zone d’intervention avec du film polyane. Les coûts varient selon la surface totale à couvrir et la complexité du chantier, mais on estime entre 20 et 40 € par m² pour cette étape. C'est une phase cruciale pour assurer la sécurité sur le chantier et éviter les problèmes de santé.

Désamiantage

Le désamiantage proprement dit consiste à retirer les éléments en amiante de la toiture. Cette étape est réalisée par des entreprises de désamiantage spécialisées, disposant des certifications SS3 ou SS4 et des équipements nécessaires. Le coût du désamiantage peut varier entre 30 et 90 € par m², en fonction du type de toiture (fibrociment, ardoise, etc.) et de l’état du matériau. Si ce dernier est très dégradé le prix du désamiantage peut monter très vite.

Enlèvement des déchets

Les déchets amiantés sont des déchets dangereux et doivent être traités selon une procédure très réglementée. Le traitement des déchets implique leur conditionnement dans des sacs hermétiques, leur transport vers des centres spécialisés, et leur élimination. Cette étape coûte généralement entre 200 et 500 € la tonne. Par exemple un toit en fibrociment amiante de 100 m2 de surface représente environ 1 300 à 1 500 kg.

Pose de la nouvelle toiture

Après le désamiantage, il est temps de poser une nouvelle toiture. Le prix de cette opération dépend du type de couverture choisi (ardoise, tuile en terre cuite, bac acier...) et de la complexité des travaux. Le coût de la pose d’une nouvelle toiture peut varier entre 60 et 190 € par m², en fonction du matériau sélectionné et de la surface totale à couvrir et si'il n'y a pas de modification ou de renfort à faire sur la charpente.

Exemple de devis : désamiantage d'un toit en ardoise de 40 m2

Ce devis concerne le désamiantage complet d'une toiture en ardoise amiantée de 40 m². Le bâtiment concerné est une dépendance, non utilisée à des fins d'habitation à l'heure actuelle. Le projet comprend la dépose de l’ensemble des matériaux amiantés, leur confinement, ainsi que le traitement et l'évacuation des déchets vers un centre de traitement agréé. L'ensemble des prestations respecte les normes en vigueur, notamment les dispositions de la réglementation française sur l’amiante (décret n°2012-639 du 4 mai 2012 et ses amendements).

Devis travaux

Quelles aides pour un désamiantage de toiture ?

Le désamiantage d'une toiture représente un investissement conséquent, mais plusieurs dispositifs peuvent vous aider à en réduire le coût. Bien que les aides ne ciblent pas toujours directement cette opération, certaines subventions et avantages fiscaux permettent de rendre le projet plus abordable. Voici les principales solutions qui peuvent vous soutenir financièrement.

Les aides de l'ANAH (Agence Nationale de l'Habitat)

L’Anah propose des aides pour les propriétaires occupants ou bailleurs aux revenus modestes et très modestes, dans le cadre de projets plus larges de rénovation énergétique. Si le désamiantage est réalisé dans le cadre d’un chantier global visant à améliorer les performances énergétiques de votre logement, ces subventions peuvent prendre en charge :

• Le diagnostic amiante, à condition qu’il soit suivi des travaux recommandés ;
• Les opérations de désamiantage elles-mêmes, intégrées aux travaux d’amélioration énergétique.

Pour en bénéficier, il est nécessaire que la rénovation permette un gain énergétique notable.

Déductions fiscales pour les propriétaires-bailleurs

Les propriétaires louant des logements peuvent bénéficier d’une déduction fiscale en intégrant les dépenses liées au désamiantage dans leurs charges foncières. Cela concerne les travaux visant à sécuriser les biens contre les dangers de l’amiante, permettant ainsi de réduire les coûts tout en garantissant la sécurité des occupants. Cette mesure est encadrée par le Code Général des Impôts.

TVA réduite

Pour les travaux de désamiantage effectués dans des logements de plus de 2 ans, un taux de TVA réduit à 10 % s’applique. Cela concerne à la fois les travaux de retrait de l’amiante et ceux qui s’y rapportent, allégeant ainsi considérablement la facture finale.

Aides locales et régionales

En fonction de votre région, des subventions spécifiques peuvent être disponibles pour soutenir les projets de désamiantage. Certaines collectivités locales mettent en place des aides destinées à la réhabilitation des toitures en amiante. Par exemple, certaines régions peuvent proposer une subvention couvrant une partie des coûts de remplacement des toitures amiantées par des solutions plus écologiques, comme l’installation de panneaux photovoltaïques. Pour connaître les aides disponibles dans votre région, n’hésitez pas à consulter le site de l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement).

Puis-je démonter mon toit en amiante ?

Démonter soi-même un toit en amiante est fortement déconseillé bien que non interdit par la loi. L'amiante est un matériau hautement toxique qui libère des fibres microscopiques dans l'air lorsqu'il n'est pas manipulé selon des règles strictes. Ces fibres, une fois inhalées, sont responsables de maladies graves, notamment des cancers des poumons. C'est pourquoi la manipulation, le retrait et l'évacuation de l'amiante doivent être réalisés par des professionnels spécialement formés à ce type de travaux.

Seules les entreprises certifiées SS3 ou SS4 sont habilitées à réaliser ce type de travaux. Ces certifications garantissent que les professionnels disposent du matériel et des protocoles nécessaires pour intervenir en toute sécurité.

• Certification SS3 : elle est obligatoire pour les travaux complexes ou de grande envergure, par exemple le retrait d’amiante sur des surfaces importantes ou dans des environnements à risque.
• Certification SS4 : cette certification concerne des interventions plus limitées, comme des opérations de maintenance ou de traitement de matériaux amiantés de manière plus ponctuelle.

Ces entreprises suivent des protocoles rigoureux et utilisent des équipements de protection spécifiques, tels que des combinaisons intégrales et des masques à filtre, pour éviter toute exposition aux fibres d’amiante. De plus, l’évacuation des matériaux amiantés doit se faire dans des centres de traitement spécialisés.

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Bon à savoir :
Abandonner des déchets contenant de l’amiante n’est pas seulement une atteinte à l’environnement, c’est également une infraction lourdement punie par la loi. Selon l’article L.541-46 du Code de l’environnement, tout abandon de déchets, y compris ceux contenant de l'amiante, est passible de 4 ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 €.

Est-ce dangereux d'avoir un toit en amiante ?

Tant que le toit en amiante est en bon état, le risque immédiat pour la santé reste limité, car les fibres d’amiante ne sont pas libérées dans l’air. Cependant, l’amiante reste un matériau extrêmement toxique, et il est recommandé de ne pas attendre que la toiture se détériore pour intervenir. Mieux vaut prévenir que guérir : même si la toiture ne présente pas encore de signes de dégradation, il est conseillé d’opter pour un encapsulage. Cette méthode consiste à recouvrir l’amiante d’une couche protectrice, empêchant ainsi toute libération de fibres en cas de vieillissement.

Du point de vue financier, intervenir sur une toiture en bon état est bien plus économique. En effet, le coût de l'encapsulage sera toujours inférieur à celui d’un désamiantage complet, nécessaire lorsque la toiture commence à se dégrader. Attendre que des fissures ou des infiltrations apparaissent peut non seulement faire grimper la facture, mais aussi mettre en danger la santé des occupants de la maison.

Quand faut-il désamianter une toiture ?

Le désamiantage d’une toiture devient nécessaire lorsque certains signes d'usure ou de dégradation apparaissent. En effet, une toiture en amiante, même en bon état, doit être surveillée de près. Voici quelques signes d’urgence qui indiquent qu’une intervention rapide est indispensable :

• Fissures et éclats : si des fissures ou des morceaux de la toiture se détachent, cela signifie que l’amiante est en train de se désagréger, libérant potentiellement des fibres nocives dans l'air. Ces fibres sont invisibles à l'œil nu, mais dangereuses pour la santé.
• Présence de mousses et de lichens : une végétation excessive sur une toiture amiantée peut accélérer la dégradation des matériaux, créant des fissures invisibles à l'œil nu. Cela augmente le risque de dispersion des fibres d’amiante.
• Infiltrations d'eau : des infiltrations au niveau de la toiture sont un signe d'usure critique. L'eau pénétrant les matériaux amiantés peut entraîner une détérioration rapide et accroître le danger de dispersion des fibres.
• Déformation de la toiture : si des affaissements ou des déformations apparaissent, il est probable que la structure de la toiture ait été affaiblie, rendant le toit instable et dangereux.

Important : quand le désamiantage devient obligatoire

Si les résultats du diagnostic amiante révèle une quantité par litre d'air trop importante, le désamiantage devient obligatoire. Le dossier technique amiante (DTA), qui recense la présence d’amiante dans un bâtiment, impose une obligation de travaux dans un délai de 36 mois si l’état de la toiture présente un danger. En cas de non-respect de cette obligation, le préfet peut intervenir et imposer au propriétaire ou au syndicat de copropriété de réaliser les travaux de désamiantage dans un délai fixé par ses services.

Si ces travaux ne sont pas effectués, le préfet peut infliger une amende allant jusqu’à 1 500 € et ordonner l’exécution des travaux de force, aux frais du propriétaire.

Quelles sont les autres obligations des particuliers concernant l'amiante ?

Les propriétaires de bâtiments, qu’ils soient particuliers ou syndicats de copropriétaires, ont plusieurs obligations légales concernant l’amiante, surtout si leur bien a été construit avant 1997, date à laquelle l’amiante a été interdite en France, voici lesquelles :

Repérage amiante avant travaux (RAT)

Selon l'Art. R. 4412-97.-I du décret n° 2017-899 du 9 mai 2017, tout propriétaire doit faire réaliser un repérage amiante avant travaux (RAT) avant d’entreprendre des travaux susceptibles de libérer des fibres d’amiante. Cela inclut des opérations comme la rénovation, la démolition ou des interventions sur la toiture.

Dossier technique amiante (DTA)

Selon l'article 3 de l'arrêté du 21 décembre 2012, les propriétaires d’immeubles bâtis doivent constituer un Dossier Technique Amiante (DTA), qui recense la présence d’amiante dans les parties communes. Ce document doit être tenu à jour et consultable en cas de vente ou de location.

Dossier amiante parties privatives (DA-PP)

Selon l'Article R1334-29-4 du Code de la Santé Publique, pour les parties privatives des immeubles collectifs, les propriétaires doivent également constituer un Dossier Amiante-Parties Privatives (DA-PP), afin d’assurer la sécurité des occupants en cas de travaux dans les zones concernées.

Peut-on vendre une maison avec un toit en amiante ? 

Oui, il est possible de vendre une maison avec un toit en amiante, mais certaines obligations légales doivent être respectées. En effet, si la maison a été construite avant 1997, un diagnostic amiante est obligatoire et doit être intégré dans le Dossier de Diagnostic Technique (DDT) remis à l’acheteur. Ce diagnostic permettra à l’acquéreur d’être informé de la présence d’amiante et de son état (si elle est dégradée ou non).

Les impacts sur la vente

Valeur de la maison

La présence d’amiante, notamment sur la toiture, peut avoir un impact négatif sur la valeur du bien. L’acheteur pourrait être réticent à investir dans une maison avec un risque potentiel pour la santé, ou bien il pourrait négocier le prix à la baisse, notamment en raison des frais futurs de désamiantage.

Obligation de travaux

Si le diagnostic révèle que l’amiante est en bon état, il n’y a pas d’obligation immédiate de réaliser des travaux. Toutefois, si l’amiante est dégradée ou présente un danger, des travaux de désamiantage doivent être engagés par le vendeur ou le futur acquéreur dans un délai défini de 36 mois. Dans ce cas, l’acheteur doit être informé des coûts à prévoir pour ces travaux.

Transparence

Il est essentiel de jouer la carte de la transparence avec les potentiels acquéreurs. Ne pas mentionner la présence d’amiante ou fournir un diagnostic incomplet ou truqué peut entraîner des litiges pouvant mener à l'annulation de la vente.

Le Conseil Habitatpresto :

Pensez à isoler !

Profitez des travaux de désamiantage de votre toiture pour envisager une isolation thermique par l’extérieur (ITE). Lorsque vous retirez un toit en amiante, vous avez l'opportunité idéale de renforcer l'efficacité énergétique de votre logement avant la pose de la nouvelle couverture. L'ITE, ou le sarking, permet non seulement d'améliorer l'isolation sans toucher à l'intérieur de la maison, mais aussi de faire jusqu'à 30 % d'économies d'énergie. De plus, les travaux d'isolation vous permettent de bénéficier de plusieurs aides financières dédiées à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’ et la prime CEE, qui réduiront significativement le coût total des travaux.

Lexique

• Cartographie amiante : Technique de recensement des matériaux amiantés présents sur un site. Essentiel pour planifier les opérations de retrait en toute sécurité.
• Captage des poussières : Système mis en place pour réduire les émissions de fibres d’amiante dans l’air pendant les opérations de désamiantage. Important pour protéger la santé des travailleurs et du public.
• Certificat Qualibat 1552 : Certification obligatoire pour les entreprises effectuant des travaux de retrait d'amiante. Garantit la compétence et le respect des protocoles de sécurité.
• Confinement dynamique : Méthode consistant à maintenir une dépression dans la zone de travail pour empêcher les fibres d’amiante de se propager à l’extérieur. Indispensable pour garantir une zone de travail sécurisée.
• Contrôle d’empoussièrement : Mesure de la concentration de fibres d’amiante dans l’air avant, pendant, et après les travaux de désamiantage. Clé pour vérifier l’efficacité des mesures de protection mises en place.
• Dispositif de protection respiratoire (DPR) : Équipement individuel de sécurité destiné à protéger les opérateurs contre l’inhalation de fibres d’amiante. Incontournable pour la santé et la sécurité au travail.
• Empoussièrement : Désigne la concentration de fibres d’amiante en suspension dans l’air. Connaître ce terme est essentiel pour évaluer les risques sur un site contaminé.
• Méthode de l’encapsulage : Procédé qui consiste à recouvrir les matériaux amiantés avec un produit protecteur pour empêcher la libération des fibres. Important pour éviter des travaux coûteux et dangereux de retrait total.
• Plan de retrait amiante (PRA) : Document détaillant les étapes et les mesures à suivre pour retirer l’amiante en toute sécurité. Il est obligatoire avant d'entamer un chantier de désamiantage.
• Repérage amiante avant démolition (RAAD) : Inspection obligatoire pour identifier les matériaux contenant de l’amiante avant toute opération de démolition. Permet de prévenir les risques d’exposition involontaire.
• Sous-section 3 (SS3) : Réglementation applicable aux travaux spécifiques de retrait ou d’encapsulage d’amiante. La maîtrise de cette norme est cruciale pour respecter les obligations légales.
• Sous-section 4 (SS4) : Concerne les interventions susceptibles de libérer des fibres d'amiante lors d’activités autres que le retrait ou l'encapsulage, telles que l’entretien. Important pour encadrer les petites interventions.
• Zone à atmosphère contrôlée (ZAC) : Espace confiné et surveillé où se déroule l’opération de retrait d’amiante. Primordial pour contenir les fibres et assurer une décontamination efficace du site.

Référence :

• Lutte contre l'amiante, ecologie.gouv.fr
• Habitat contenant de l'amiante, service-public.fr
• Maladies et cancers dus à l'amiante, ameli.fr

FAQ utile