Intoxication monoxyde de carbone & BTP : risques et bons réflexes

Adrien Maridet - Le 04/12/2023
Dans cet article :

    Avec le retour du froid et de l'hiver, l'utilisation de chauffages d'appoint sur les chantiers du BTP devient courante. Néanmoins, cette pratique n'est pas sans risques. Chaque année, plus de mille cas d'intoxication au monoxyde de carbone (CO), un gaz incolore, inodore et potentiellement mortel, se produisent. Découvrez les risques et les signes avant-coureurs d'une intoxication au CO, mais aussi les pratiques à éviter et les bons réflexes à adopter pour assurer la sécurité des travailleurs sur les chantiers.

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    Important :
    D'après le ministère de la Santé et de la Prévention, le monoxyde de carbone (CO) est chaque année à l'origine d'une centaine de décès en France, soit la première cause de mortalité accidentelle par toxique. Tous les ans, près de 1 300 intoxications accidentelles au CO se produisent, le plus souvent au domicile, exposant environ 3 000 individus. "Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort, parfois en quelques minutes", rappellent les services de l'État.

    Quels sont les risques liés à une intoxication au monoxyde de carbone ?

    Le monoxyde de carbone est produit lors de la combustion incomplète de matières carbonées (gaz, bois, charbon, essence, fioul, éthanol...). Inodore, incolore et indétectable par l'homme, le monoxyde de carbone est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France. L'exposition à ce gaz non irritant peut être fatale, car il se lie à l'hémoglobine dans le sang, empêchant l'oxygène de circuler correctement dans le corps.

    Avec le retour du froid et l'arrivée de l'hiver, difficile de se réchauffer sur un chantier du BTP. Pratiques, maniables et pas chers, les chauffages d'appoint sont souvent utilisés dans des espaces mal ventilés et peuvent devenir des sources d'exposition au CO. Sur un chantier, le monoxyde de carbone peut aussi provenir de générateurs ou d'équipements à moteur thermique.

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    Attention :
    "Des facteurs aggravants comme des conditions météorologiques particulières (grand froid, tempête, brouillard dense...) entraînent une élévation des risques, et ce, d'autant plus qu'elles peuvent s'accompagner de l'utilisation massive de chauffages de fortune (groupe électrogène, poêle à pétrole, brasero...)", souligne le ministère de la Santé et de la Prévention.

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    Quels sont les symptômes d'une intoxication au CO ?

    Les signes avant-coureurs et symptômes d'une intoxication au CO peuvent être trompeurs. Et pour cause, ils peuvent ressembler à ceux d'une grippe sans fièvre :

    • Des maux de tête
    • Des nausées et vomissements
    • Des vertiges et étourdissements
    • Des confusions et de la somnolence
    • Des douleurs thoraciques
    • Des difficultés respiratoires

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    Que faire après une intoxication légère au monoxyde de carbone ?

    En cas de suspicion ou après une intoxication légère au monoxyde de carbone, il est impératif d'évacuer immédiatement l'espace contaminé, afin que le collaborateur concerné puisse respirer de l'air frais.

    Arrêtez les appareils de combustion et appelez rapidement les secours en composant le 15 ou le 18, pour que le salarié puisse être pris en charge au plus vite. Et ce, même si les symptômes semblent disparaître, car les effets du CO peuvent être retardés ou avoir des conséquences à long terme. Enfin, vous pouvez réintégrer la zone de travail seulement lorsqu'elle est déclarée sécurisée par les secours.

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    Quelles sont les pratiques à proscrire ?

    Sur un chantier du BTP, comme dans la vie de tous les jours, des mauvaises pratiques sont à proscrire pour ne pas risquer de mettre la vie des travailleurs en danger :

    • L'utilisation de chauffages non adaptés : évitez d'utiliser des chauffages conçus pour un usage domestique ou en extérieur, dans des espaces clos, ni des appareils qui ne sont pas destinés à cet usage, comme un brasero.
    • L'utilisation d'un chauffage d'appoint en continu : ces chauffages n'ont pas vocation à fonctionner de façon permanente, mais bien seulement par intermittence.
    • Le manque de ventilation : assurez-vous de ne jamais utiliser de chauffage dans un espace sans ventilation adéquate.
    • L'utilisation d'un groupe électrogène en intérieur : veillez à bien installer les groupes électrogènes à l'extérieur des bâtiments et à ne jamais les utiliser dans des lieux clos.

    Prévenir les intoxications au CO : les bons réflexes à adopter

    Heureusement, l'adoption de gestes simples et de mesures préventives peut considérablement diminuer les risques d'intoxication au monoxyde de carbone :

    • Le bon choix du chauffage : optez pour des chauffages d'appoint certifiés et adaptés à l'usage en intérieur. Privilégiez l'utilisation d'équipements électriques plutôt que ceux à combustion et n'attendez pas pour les remplacer s'ils sont vétustes ou défectueux.
    • Un entretien régulier des appareils : nettoyez les grilles et dépoussiérez régulièrement les chauffages d'appoint.
    • Une bonne ventilation des lieux : aérez régulièrement la pièce où est installé l'appareil et assurez une bonne ventilation dans la zone de travail, même par temps froid. Par ailleurs, veillez à ne pas boucher les entrées et sorties d'air, ou à calfeutrer les systèmes d'aération.
    • L'utilisation de détecteurs de monoxyde de carbone : installez des détecteurs de CO dans les zones où des chauffages d'appoint sont utilisés.
    • La formation et la sensibilisation des salariés : formez votre personnel aux risques liés au CO et aux gestes de premiers secours en cas d'intoxication.
    • La surveillance des symptômes : soyez attentif aux signes précurseurs d'intoxication et prenez des mesures immédiates si des premiers symptômes apparaissent.

    👷 Le Conseil du Pro : érigez la sécurité comme priorité !

    La prévention du risque d'intoxication au monoxyde de carbone sur les chantiers du BTP est essentielle, surtout au retour de l'hiver et pendant les mois les plus froids de l'année. En prenant les précautions nécessaires et en restant vigilant face aux signes avant-coureurs d'intoxication, vous pouvez assurer la sécurité de vos équipes et éviter des accidents tragiques.


    Les questions fréquentes

    Comment détecter la présence de monoxyde de carbone sur un chantier ?

    L'utilisation de détecteurs de monoxyde de carbone portables est recommandée pour surveiller en continu la présence de CO, surtout dans les zones de travail où des équipements à combustion sont utilisés. Ces appareils émettent une alerte sonore en cas de niveaux dangereux de CO. Ces appareils sont essentiels, car le monoxyde de carbone est inodore et incolore.

    Quels équipements peuvent produire du monoxyde de carbone sur un chantier ?

    Les équipements qui brûlent des combustibles fossiles, comme les générateurs, les chauffages d'appoint et certains outils à moteur thermique, peuvent produire du monoxyde de carbone, qui plus est s'ils sont utilisés dans des espaces mal ventilés.


    Références :


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