Comment creuser un puits chez soi ? Les 5 étapes de construction à suivre

Vous avez des besoins en eau potable, en irrigation ou en géothermie ? Creuser un puits chez soi permet d'accéder à de l'eau gratuite. Cependant, sa réalisation est très technique. Comment creuser un puits traditionnel ? Sécuriser le terrain, mettre la première buse, creuser..., voici les 5 étapes à suivre, ainsi que le prix et les autorisations nécessaires pour réaliser ce projet !

Creuser un puits dans son jardin : 5 étapes à suivre

Construire un puits revient à poser des buses en béton et à les emboîter les unes sur les autres le long du puits. Pour un tel chantier, il faut être au minimum 2 personnes. C'est un point essentiel pour ne pas dire indispensable.

Creuser un puits dans son jardin est un travail de titan, sauf pour un foreur !

1. Délimiter et sécuriser son terrain

• Prévoyez la location d'un matériel spécifique pour manipuler les buses très imposantes : pince lève-buses sur chaîne et chèvre de levage (qu'on appelle aussi grue d'atelier). Les buses en béton mesurent un mètre de hauteur et peuvent peser jusqu'à 900 kg ;
   
• Faites bien attention à vous : un équipement de sécurité est de rigueur, préparez une paire de gants, des chaussures de sécurité et une échelle très solide ;
   
• Anticipez l'évacuation des gravats : optez pour des sacs à gravats résistants ou un tonneau de récupération.
  

2. Mettre en place la première buse

• Plantez un piquet central à l'endroit du puits ;
   
• Accrochez un fil au piquet : sa longueur doit être égale au demi-diamètre d'une buse ;
   
• Délimitez le cercle au sol où la première buse sera placée ;
   
• Installez la première buse dans la cuvette formée ;
   
• Veillez bien à ce que le sol soit parfaitement plan car c'est le socle du chantier ! Un niveau à bulle et une règle à maçon vous permettront de vérifier cela.

Toute une technique se cache derrière ce puits d'eau

3. Creuser le puits

• Placez-vous à l'intérieur de la buse,
   
• Creusez la terre sur le bord de la buse en suivant le périmètre avec une pelle,
   
• Creusez sous vos pieds en fonction de l'avancement de l'excavation,
   
• Creusez régulièrement, tour après tour. Faites en sorte que la buse descende dans son axe et que tout soit parfaitement vertical,
   
• Sortez du trou lorsque la première buse est en place,
   
• Nettoyez et évacuez les gravats.
  

4. Installer les secondes buses

C'est le moment où la chèvre de levage entre en scène.

• Accrochez la buse à la chèvre et déplacez le bras pour les placer les unes sur les autres de manière symétriques dans l'axe,
   
• Descendez avec légèreté le bras de chèvre et superposez les buses avec subtilité,
   
• Creusez avec une petite pelle le long du périmètre de la buse pour qu'elle descende régulièrement en gardant l'axe. Par la suite, continuez à creuser sous vos pieds,
   
• Évacuez petit à petit les gravats au fur et à mesure de l'avancée et aidez-vous de la chèvre pour remonter le sac plein.

💡
Bon à savoir :Réalisez cette manœuvre buse après buse jusqu'à ce que l'eau arrive. L'étude de sol faite au début du projet vous permet d'anticiper l'arrivée d'eau. Notez que chaque buse dispose d'un côté mâle et femelle, qui s'emboîtent les unes aux autres.

Un exemple de puits artésien bien creusé

5. Réaliser les finitions

• Placez un couvercle sur le puits par sécurité une fois rempli pour préserver la qualité de l'eau,
   
• Personnalisez votre parement et mettez l'enduit de votre choix,
   
• Installez une pompe pour puits.

L'expertise de Jacques, puisatier dans le 19 :
"Construire un puits, ce n’est pas juste creuser un trou et poser un tuyau, c’est surtout s’assurer que l’eau captée sera exploitable et durable. L’erreur que je vois souvent, c’est de ne pas vérifier la nappe phréatique avant de commencer. J’ai eu un client qui avait fait forer un puits de 8 mètres en pensant être tranquille, sauf qu’en été, la nappe baissait sous 10 mètres… Résultat : un puits inutilisable une bonne partie de l’année. La vraie astuce, c’est de faire une étude piézométrique avant, pour connaître la profondeur réelle de l’eau et sa variation saisonnière. Et si vous êtes sur un sol sableux ou instable, il faut impérativement poser un tubage perforé adapté, sinon le puits risque de s’effondrer avec le temps."

👉Pour rappel :Au cas où certaines étapes vous auraient échappé, jetez un œil à cette vidéo explicative du duo de "C'est pas sorcier" :

Pourquoi creuser un puits d'eau ?

Forer un puits dans votre jardin est une opportunité à saisir si vos besoins en eau sont importants (arroser régulièrement sa pelouse, ses massifs et son potager, laver son linge ou sa vaisselle...). C'est l'occasion pour vous de réaliser des économies sur vos factures d'eau en bénéficiant d'une eau gratuite et de qualité, accessible dès que vous en avez besoin.

Creuser un puits est un chantier qui demande du temps et beaucoup d'énergie

Un professionnel vous le confirmera : il est dangereux de creuser un puits sans s'y connaître !

Les critères à prendre en compte avant de se lancer

Avant de commencer votre projet, il est indispensable de réaliser une étude de sol pour savoir si la construction d'un puits dans votre jardin est possible :

1. Trouvez le point d'eau idéal grâce à un sourcier ou à un hydrogéologue pour détecter la présence d'une source d'eau,
    
2. Évaluez la profondeur de la source : l'eau doit se trouver en surface, en moyenne de 6 à 8 m de profondeur,
    
3. Évaluez la quantité d'eau présente selon vos besoins,
    
4. Choisissez le type de puits que vous souhaitez faire construire : puits à buses ou creusé, puits artésien ou foré.
   

Le prix moyen à prévoir : selon le type de puits

Le budget à prévoir pour le forage d'un puits s'élève en moyenne entre 2 000 et 8 000 €. Ce prix varie en fonction de plusieurs critères :

• le type de puits et la technique de forage choisie ;
• la profondeur du forage ;
• la nature du terrain ;
• le type de pompe (pas nécessaire dans le cas d'un puits artésien) ;
• les frais annexes : évacuation des terres, remise en état du terrain, travaux d'électricité et de plomberie pour rendre possible l'alimentation de la pompe et celle en eau de la maison... ;
• le matériel nécessaire ;
• le coût de la main-d'œuvre.

Quelles démarches effectuer pour creuser un puits ?

Avant le début des travaux

Vous vous demandez si un permis de construire est obligatoire ? Eh bien non, mais depuis 2009, une déclaration en mairie est obligatoire avant de commencer le chantier. C'est une démarche indispensable si vous souhaitez construire un ouvrage de prélèvement d'eau souterraine à usage domestique. Pour un puits comme pour un forage. 

Cette déclaration d'ouvrage doit se faire au minimum 1 mois avant le début des travaux. En plus de ce formulaire, vous devez joindre un extrait du cadastre, qui peut être obtenu en ligne gratuitement. Ces documents doivent ensuite être envoyés par lettre recommandée avec avis de réception à la mairie de votre commune.

⚠️
Important :Pour les puits de plus de 10 mètres de profondeur, il vous faudra aussi procéder à une déclaration préalable auprès de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Ce formulaire sera à déposer au moins 1 mois avant le début des travaux.

Toujours en amont du début des travaux, il est aussi obligatoire, depuis juillet 2021, de déclarer votre projet auprès des exploitants de réseaux souterrains, via un téléservice "réseaux et canalisations", accessible en ligne.

En parallèle, vous avez également l'obligation d'installer un compteur scellé en cas de contrôle par la police de l'eau.

Après la fin des travaux

Une fois le chantier terminé, vous devez obligatoirement contacter un laboratoire agréé, qui se chargera d'effectuer un contrôle de la qualité de l'eau, si elle est destinée à être consommée.

Par ailleurs, vous devez faire parvenir à votre mairie la déclaration de fin des travaux, toujours par courrier recommandé avec avis de réception, au plus tard 1 mois après la réalisation du chantier. Pour ce faire, il vous suffit de remplir le formulaire initial de déclaration d'ouvrage, sans oublier de joindre le résultat d'analyse de l'eau du puits.

5 informations clés à retenir sur la construction d'un puits

1. Étude préalable du terrain
   Avant de creuser un puits, il est essentiel de réaliser une étude de sol pour identifier la présence et la profondeur d'une nappe phréatique, généralement située entre 6 et 8 mètres de profondeur.
2. Techniques de creusement
   Deux principales méthodes existent : le puits à buses, adapté aux nappes peu profondes, et le puits artésien, qui puise l'eau à des profondeurs plus importantes, jusqu'à 70 mètres.
3. Coût estimatif des travaux
   Le budget à prévoir pour le forage d'un puits varie entre 2 000 et 8 000 €, en fonction de la technique choisie, de la profondeur du forage et de la nature du terrain.
4. Démarches administratives obligatoires
   Une déclaration préalable en mairie est requise au moins un mois avant le début des travaux. Pour les puits de plus de 10 mètres de profondeur, une déclaration supplémentaire auprès de la DREAL est nécessaire.
5. Sécurité et équipement
   Le creusement d'un puits nécessite l'utilisation d'équipements spécifiques, tels qu'une pince lève-buses et une chèvre de levage, ainsi que le respect strict des consignes de sécurité pour manipuler des buses pouvant peser jusqu'à 900 kg.

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FAQ utile

Références :

• service-public.fr
• drimki.fr
• image principale par Paolo Gallo via Adobe Stock

Lexique utile

• Aquifère : Formation géologique contenant une nappe d’eau souterraine exploitable. Identifier un aquifère est essentiel avant de creuser un puits.
• Buse de puits : Élément en béton ou en PVC utilisé pour renforcer les parois du puits et éviter son effondrement.
• Captage d’eau souterraine : Procédé consistant à récupérer l’eau présente dans le sol à travers un puits, une source ou un forage.
• Clapet anti-retour : Dispositif installé sur le tuyau de pompage pour empêcher l’eau de redescendre dans le puits après pompage.
• Colmatage du puits : Obstruction progressive des parois ou du filtre par des particules fines, nécessitant un entretien régulier pour maintenir un bon débit.
• Débit de puisage : Quantité d’eau pouvant être extraite du puits en un temps donné, généralement mesurée en litres par heure.
• Drain annulaire : Dispositif placé autour du puits pour limiter l’infiltration des eaux de surface et prévenir la pollution de l’eau souterraine.
• Forage profond : Technique consistant à creuser un puits très en profondeur pour atteindre une nappe captive et obtenir une eau de meilleure qualité.
• Fouille manuelle : Creusement du puits à la main, méthode traditionnelle utilisée lorsque la profondeur reste faible et que le sol est meuble.
• Gaine de tubage : Tuyau cylindrique inséré dans le puits pour stabiliser ses parois et empêcher l’infiltration de particules indésirables.
• Gravité hydraulique : Principe permettant à l’eau de remonter naturellement dans le puits grâce à la pression exercée par la nappe phréatique.
• Hauteur statique : Distance entre le niveau naturel de l’eau et le sommet du puits lorsqu’aucun pompage n’est en cours.
• Hauteur dynamique : Niveau de l’eau dans le puits lorsqu’une pompe est en fonctionnement, indiquant la capacité de la source à se renouveler.
• Nappe phréatique libre : Réserve d’eau souterraine facilement accessible, contrairement aux nappes captives qui nécessitent un forage plus profond.
• Paroi filtrante : Structure perforée ou fendue permettant à l’eau de pénétrer dans le puits tout en retenant les particules solides.
• Puits artésien : Puits où l’eau jaillit spontanément en raison de la pression exercée par la nappe souterraine sur la colonne d’eau.
• Puits perdu : Ouvrage destiné non pas à puiser de l’eau, mais à l’infiltrer dans le sol pour éviter l’accumulation d’eau en surface.
• Réhausse de puits : Élément ajouté en surface pour surélever l’orifice du puits et le protéger des contaminations extérieures.
• Système de pompage : Ensemble des équipements (pompe, tuyauterie, alimentation électrique) permettant d’extraire l’eau du puits vers un réservoir ou un réseau.
• Tamis filtrant : Élément placé en bas du puits pour retenir les sédiments et assurer une eau plus propre lors du pompage.

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