Vous faites construire ou rénovez un logement ? L’étude thermique permet de vérifier si votre projet respecte bien la réglementation énergétique, notamment la RE 2020. Obligatoire dans le neuf, elle reste utile dans certains cas en rénovation. Voici tout ce qu’il faut savoir pour comprendre son rôle, ses différences avec le DPE ou l’audit énergétique, et savoir à qui la confier.
Qu'est-ce que l'étude thermique ? La définition simple
L’étude thermique est une analyse technique qui permet de modéliser la performance énergétique d’un bâtiment et de vérifier sa conformité avec les exigences réglementaires en vigueur. Elle sert à anticiper les besoins en chauffage, refroidissement, ventilation, et à optimiser l’isolation et les choix techniques en fonction des objectifs visés.
Elle est obligatoire en construction neuve, car elle conditionne le respect de la RE 2020, la réglementation environnementale en vigueur. Dans ce cadre, elle est réalisée avant le dépôt du permis de construire et joue un rôle central dans la conception du bâtiment : orientation, qualité des matériaux, choix des équipements énergétiques, performance globale.
En rénovation, l’étude thermique n’est pas imposée par la réglementation, sauf cas particuliers. Elle est donc moins fréquente que l’audit énergétique, souvent préféré car plus adapté aux bâtiments existants. Cependant, dans le cas de projets de réhabilitation lourde ou de changement d’usage, l’étude thermique reste essentielle pour anticiper les travaux nécessaires et viser un niveau de performance conforme aux normes applicables.
👷 L'explication du Pro : une étude qui influence toute la maison
Didier, 56 ans, travaille chez un constructeur de maison depuis 12 ans en Bourgogne-Franche-Comté :
"L’étude thermique, ce n’est pas un document qu’on boucle à la fin du projet. C’est une analyse fine qui s’appuie sur une multitude de paramètres : l’orientation de la maison, la surface habitable, la forme du bâtiment, le nombre de pièces, les surfaces vitrées, leur exposition, l’inertie des matériaux…
Tout est lié. Modifier une baie vitrée, ajouter une pièce, changer l’orientation du séjour : chaque détail peut faire bouger les résultats de l’étude. Et ces résultats conditionnent à leur tour les choix techniques : type d’isolation, puissance du chauffage, solutions pour le confort d’été, etc. C’est un travail d’équilibre, qui demande de penser globalement et d’ajuster chaque choix architectural aux exigences énergétiques. Une étude thermique sérieuse, c’est ce qui évite les surdimensionnements inutiles, les oublis coûteux et les surprises sur le chantier… ou sur la facture."
La différence avec le DPE, l'audit énergétique et le bilan thermique
Lorsqu'on parle d’étude thermique, il est fréquent de la confondre avec d’autres analyses comme le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), le bilan thermique ou encore l'audit énergétique. Pourtant, ces termes ne désignent pas exactement la même chose.
Analyse énergétique | Objectif principal | Obligation ? | Quand la réaliser ? |
DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) | Donner une note énergétique (A à G) et informer sur la consommation d’énergie | ✅ Obligatoire pour vendre/louer | Avant une transaction immobilière ou pour connaître la classe énergétique |
Audit énergétique | Proposer des scénarios de rénovation chiffrés pour améliorer la performance énergétique | ✅ Obligatoire pour la vente des logements classés F ou G (depuis 2023) | Avant une rénovation globale ou pour obtenir certaines aides |
Bilan thermique | Identifier les pertes de chaleur et aider à prioriser les travaux d’isolation | ❌ Non obligatoire | Avant de rénover pour cibler les travaux les plus efficaces |
Étude thermique | Modéliser la consommation énergétique d’un bâtiment et optimiser sa conception | ✅ Obligatoire en construction neuve (RE 2020) et extension ≥ 50 m² | Avant le dépôt du permis de construire (neuf/extension) ou avant une rénovation énergétique approfondie |
Le DPE : obligatoire pour vendre ou louer
Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) est un document réglementaire qui classe un logement de A à G selon sa consommation d’énergie et ses émissions de CO₂. Il est obligatoire lors d’une vente ou d’une location et doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié.
🛠 Quand faire un DPE ?
- Lors de la mise en vente ou en location d’un bien immobilier.
- Pour connaître la classe énergétique d’un logement avant d’engager des travaux.
Exemple concret : Un propriétaire fait réaliser un DPE avant de vendre. La maison est classée F, ce qui risque de décourager les acheteurs. Une rénovation énergétique devient une option pour améliorer la valeur du bien.
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Pour approfondir le sujet :Classe énergie maison : les 7 classes existantes décryptéesDurée validité DPE : combien de temps est-il valable ?
L’audit énergétique : une analyse détaillée pour orienter une rénovation globale
Contrairement au DPE, l’audit énergétique va plus loin en identifiant les postes de consommation et les travaux prioritaires pour améliorer l’efficacité énergétique.
🛠 Quand faire un audit énergétique ?
- Pour rénover un logement énergivore avec un plan d’actions chiffré.
- Pour accéder à certaines aides financières (MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné pour les passoires thermiques).
- Dans certains cas, obligatoire lors de la vente d’un logement classé F ou G.
Exemple concret : Un propriétaire souhaite vendre son logement classé F. Depuis 2023, la vente d’un logement classé F ou G impose la réalisation d’un audit énergétique réglementaire. Cet audit lui propose plusieurs scénarios de rénovation, avec un chiffrage des coûts et l’impact attendu sur la future classe énergétique.
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Pour aller plus loin:Voici les différences entre DPE et audit énergétiqueAudit énergétique réglementaire : qui est concerné ?
Le bilan thermique : pour prioriser les travaux de rénovation
Le bilan thermique est une étude plus légère qu’un audit énergétique. Il sert à localiser les pertes de chaleur et à estimer les économies réalisables après des travaux.
🛠 Quand faire un bilan thermique ?
- En cas de factures de chauffage élevées et de sensation d’inconfort thermique.
- Avant de rénover un logement pour optimiser les gains énergétiques.
Exemple concret : Avant d’engager des travaux, le nouveau propriétaire fait réaliser un bilan thermique. Il découvre que 20 % des pertes viennent des combles mal isolés. Il décide alors de commencer par l’isolation avant de changer le chauffage.
L’étude thermique : pour la construction neuve et la rénovation globale
L’étude thermique est une simulation réalisée avant un projet de construction ou de rénovation globale. Elle permet d’optimiser la consommation énergétique du bâtiment et de respecter les réglementations en vigueur (RE 2020 pour les constructions neuves).
🛠 Quand faire une étude thermique ?
- Lors de la conception d’un bâtiment neuf pour répondre aux exigences de la réglementation thermique.
- Avant une rénovation globale pour obtenir un bâtiment performant sur le plan énergétique.
Exemple concret : Après la vente de son ancien logement, le propriétaire décide de faire construire. Une étude thermique est réalisée en amont du projet. Elle montre que l’orientation des ouvertures peut être optimisée pour capter davantage d’énergie solaire passive et que le choix d’un chauffage par pompe à chaleur est le plus pertinent pour atteindre une faible consommation énergétique.
Quelle entreprise réalise l'étude thermique ?
Seuls les bureaux d’études thermiques (BET) et les thermiciens indépendants certifiés peuvent réaliser une étude thermique conforme aux réglementations en vigueur. Il est essentiel de vérifier leurs qualifications, notamment la certification OPQIBI 1331 et 1332 (étude thermique réglementaire) et le label RGE Études, garantissant leur compétence et la conformité des analyses. Parmi les acteurs reconnus à l’échelle nationale, on peut citer des bureaux comme ThermiConseil ou Kalegos, spécialisés dans les études thermiques pour le neuf et la rénovation.
Comment se déroule-t-elle dans le cadre d'une rénovation ?
Contrairement à l’étude thermique pour une construction neuve, l'étude thermique en rénovation part d’un état existant et vise à proposer des scénarios d’amélioration adaptés aux besoins et au budget du propriétaire. Voici les étapes clés de son déroulement dans un projet de rénovation :
Diagnostic initial et visite sur site
L’expert thermique réalise une visite du logement pour analyser :
- L’état de l’isolation (murs, toiture, planchers, fenêtres).
- Les équipements de chauffage, de ventilation et de production d’eau chaude.
- Les déperditions thermiques, parfois mesurées avec une caméra thermique ou un test d’infiltrométrie.
- L’analyse des factures énergétiques des années précédentes.
Modélisation et simulation thermique
À partir des données relevées, un modèle numérique du logement est créé pour simuler :
- Les pertes de chaleur, les ponts thermiques, les apports solaires.
- L’efficacité des équipements en place.
- L’impact de différentes solutions d’amélioration énergétique.
Définition des scénarios de rénovation
L’étude propose plusieurs options de rénovation, en fonction du budget et des objectifs énergétiques. Chaque scénario est accompagné d’un chiffrage des coûts et d’une estimation des économies d’énergie.
Remise du rapport et accompagnement
Une fois l’étude finalisée, un rapport détaillé est remis avec :
- Les recommandations de travaux prioritaires.
- L’estimation du temps de retour sur investissement.
- Les aides financières disponibles (MaPrimeRénov’, Certificats d’Économie d’Énergie, TVA réduite, éco-PTZ).
Certains bureaux d’études proposent un suivi des travaux et une vérification post-rénovation pour s’assurer que les objectifs énergétiques sont bien atteints.
Quand faut-il faire une étude thermique ?
Une étude thermique est utile dans plusieurs situations : construction neuve, extension, rénovation énergétique et changement d’usage d’un bâtiment. Elle est parfois obligatoire, parfois simplement recommandée en fonction du projet.
En construction neuve : une obligation réglementaire
Dans le cadre de la RE 2020, l’étude thermique est obligatoire avant le dépôt du permis de construire. Elle permet de :
- Vérifier que le bâtiment respecte les seuils réglementaires en matière de consommation d’énergie.
- Optimiser l’isolation, l’orientation et le choix des équipements thermiques.
- Obtenir l’attestation RE 2020, nécessaire pour la validation du projet.
Pour une extension : obligatoire à partir de 50 m²
L’étude thermique est obligatoire si l’agrandissement dépasse 50 m² (extension, surélévation), car la réglementation thermique des extensions impose certaines exigences.
- Extension < 50 m² : pas d’obligation, mais une étude thermique reste conseillée pour assurer un bon confort thermique.
- Extension ≥ 50 m² : étude thermique obligatoire, avec application de la réglementation thermique en vigueur.
Pour un changement d’usage : souvent indispensable
Lorsqu’un bâtiment change de destination (par exemple, la transformation d’une grange en habitation), une étude thermique peut devenir nécessaire, notamment si les travaux modifient l’enveloppe du bâtiment ou s’apparentent à une réhabilitation lourde. Dans ce cas, le projet peut être soumis aux exigences de la RE 2020, comme une construction neuve.
Elle permet alors d’anticiper les adaptations techniques nécessaires pour atteindre les niveaux de performance exigés (isolation, équipements, confort d’été, etc.) et d’assurer la conformité réglementaire du futur usage.
Combien coûte une étude thermique RE2020 ?
Le prix d’une étude thermique pour une maison individuelle neuve se situe généralement entre 600 et 1 000 €, mais il peut varier d’un bureau d’études à un autre. En effet, chaque bureau est libre de fixer ses tarifs, ce qui explique des écarts parfois significatifs. En règle générale, ce tarif comprend l’attestation de conformité RE 2020, un document obligatoire à fournir à la fin du chantier pour prouver que la construction respecte bien les exigences réglementaires.
Étude thermique réglementaire : que calcule-t-on exactement ?
L’étude thermique repose sur des calculs détaillés permettant d’évaluer la performance énergétique d’un logement et d’identifier les améliorations possibles. Ces calculs s’appuient sur la norme réglementaire RE 2020 et des outils de simulation thermique.
Les besoins en chauffage et en refroidissement (Bbio)
Le Besoin Bioclimatique (Bbio) mesure l’efficacité thermique d’un bâtiment indépendamment des équipements de chauffage ou de climatisation. Il prend en compte :
- Les pertes de chaleur à travers les murs, le toit, le sol et les fenêtres.
- Les apports gratuits (soleil, chaleur dégagée par les occupants et les appareils).
- L’inertie thermique du bâtiment, c’est-à-dire sa capacité à conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.
👉 Objectif : optimiser l’isolation, la conception bioclimatique et limiter les besoins énergétiques avant même d’installer un chauffage ou une climatisation.
La consommation d’énergie primaire (Cep)
La Consommation d’Énergie Primaire (Cep) représente l’énergie utilisée pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la ventilation et l’éclairage. Elle est exprimée en kWh/m².an et permet d’évaluer l’impact énergétique du logement.
- Calcul du rendement des équipements (chaudière, pompe à chaleur, VMC, panneaux solaires…).
- Comparaison des besoins et des consommations réelles.
- Impact de chaque poste énergétique sur la facture globale.
👉 Objectif : réduire la consommation via des équipements performants et des énergies renouvelables.
La Température Intérieure Conventionnelle (TIC) : le confort d’été
Le TIC (Température Intérieure Conventionnelle), aujourd'hui renommé DH (degré-heure), est un indicateur clé de l’étude thermique, qui évalue la capacité d’un logement à rester frais en été, sans climatisation.
📊 Ce calcul prend en compte :
- L’orientation du bâtiment et l’exposition des ouvertures au soleil.
- L’inertie thermique, qui permet de stocker et restituer la chaleur.
- L’efficacité des protections solaires (volets, stores, débords de toiture).
- Le renouvellement d’air et les apports internes de chaleur.
👉 Objectif : éviter les surchauffes estivales et garantir un confort thermique passif sans recours excessif à la climatisation.
L’empreinte carbone du bâtiment (Ic énergie)
Dans le cadre de la RE 2020, l’étude thermique mesure aussi l’impact environnemental du bâtiment sur son cycle de vie complet.
📊 Ce calcul prend en compte :
- Les émissions de CO₂ liées aux consommations énergétiques.
- L’impact des matériaux de construction (béton, isolants, menuiseries).
- La durée de vie et la recyclabilité des équipements énergétiques.
👉 Objectif : réduire l’empreinte carbone et favoriser des choix écologiques et durables.

Lexique
- Bbio (Besoin Bioclimatique) : Indicateur clé de la réglementation thermique qui évalue l'efficacité énergétique d’un bâtiment sans prendre en compte les équipements. Il influence directement la conception du projet pour limiter les besoins en chauffage, refroidissement et éclairage.
- Coefficient de transmission thermique (U) : Mesure la quantité de chaleur qui traverse un matériau (W/m².K). Plus il est faible, meilleure est l'isolation. Ce coefficient est essentiel pour choisir des parois performantes.
- Déphasage thermique : Temps que met la chaleur extérieure pour traverser un matériau. Un bon déphasage (supérieur à 8 heures) améliore le confort d’été en limitant la surchauffe intérieure.
- Énergie grise : Quantité d’énergie nécessaire à la fabrication, au transport et au recyclage d’un matériau ou équipement. Une étude thermique avancée peut prendre en compte ce paramètre pour un projet plus durable.
- Facteur solaire (Sw) : Indique la proportion d’énergie solaire transmise à travers un vitrage. Un bon équilibre entre Sw et isolation thermique permet d’optimiser le confort et les besoins énergétiques.
- Gaine technique du réseau aéraulique : Conduit par lequel transitent l’air chaud ou froid dans un système de ventilation ou de chauffage/climatisation. Une mauvaise conception entraîne des pertes thermiques.
- Inertie thermique : Capacité d’un matériau à stocker et restituer la chaleur. Une bonne inertie réduit les variations de température intérieure et améliore le confort thermique.
- Lame d’air ventilée : Espace entre deux parois favorisant la régulation thermique et l’évacuation de l’humidité. Fréquemment utilisé en toiture ou façade pour limiter la surchauffe.
- Masques solaires : Obstacles (végétation, bâtiments voisins, débords de toit) qui influencent l’ensoleillement d’un bâtiment. Leur prise en compte dans une étude thermique optimise les apports solaires et le confort visuel.
- Nœud thermique : Zone de jonction entre plusieurs éléments de construction où les pertes de chaleur sont importantes. Une analyse fine permet d’éviter les ponts thermiques critiques.
- Ombre portée : Projection d’une ombre sur un bâtiment, impactant son ensoleillement et son confort thermique. Un mauvais calcul peut entraîner une surconsommation énergétique en hiver.
- Pont thermique : Zone de discontinuité dans l’isolation, provoquant des pertes de chaleur et des risques de condensation. Leur traitement est une priorité pour respecter les normes énergétiques.
- Q4Pa-surf : Indicateur de perméabilité à l’air du bâtiment, mesuré en m³/(h.m²). Un bon résultat signifie une meilleure étanchéité et donc une réduction des pertes de chauffage.
- Régulation thermique : Ensemble des dispositifs permettant d’adapter le chauffage et la climatisation aux besoins réels (thermostats, sondes de température, programmateurs). Une bonne régulation réduit les dépenses énergétiques.
- Systèmes passifs : Solutions architecturales qui optimisent le confort thermique sans consommation d’énergie (orientation du bâtiment, ventilation naturelle, isolation renforcée). Un élément clé d’une étude thermique bioclimatique.
- Température de consigne : Niveau de température fixé pour le chauffage ou la climatisation. Une mauvaise programmation entraîne des surconsommations et un inconfort thermique.
- Ubat (Coefficient global de déperdition thermique) : Moyenne des coefficients de transmission thermique de l’ensemble du bâtiment. Un Ubat faible signifie une bonne isolation.
- Ventilation double flux : Système de ventilation récupérant la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant. Il réduit les besoins de chauffage et améliore la qualité de l’air intérieur.
- Zonage thermique : Répartition des espaces en différentes zones de chauffe selon leurs usages et expositions. Une approche efficace pour optimiser les consommations énergétiques.
Références :
- Qualification RGE Études, Ademe
- Guide RE 2020, écologie.gouv
- Quels sont les attestations et contrôles réglementaires de la RE2020 ?, Fédération française du bâtiment
- Image principale de l'article, Goashape-Studio, Stock Adobe
FAQ utile
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